Les Pensions de Famille ou Maison Relais sont des lieux de vie uniques qui permettent à celles et ceux dont le parcours de vie a été chaotique de reprendre confiance en eux.
Les habitants perçoivent pour la majorité d’entre eux l’Allocation Adulte Handicapé ou le RSA. Beaucoup bénéficient d’un accompagnement par les services médicaux et psychologique de la région.
La Pension de Famille « Le Figuier » située à la Grand’Combe ancienne cité minière au coeur des Cévennes, gérée par le Service d’Entraide Protestant et soutenue par la Fondation Abbé Pierre est une résidence sociale d’une vingtaine de logements en location.
Ouverte en 2006, elle fût la première du Gard.
Cet habitat propose une vie semi-collective sans limite de durée, ponctuée de repas en commun, de nombreux ateliers, sorties et vacances organisés par les hôtes dont le rôle principal est de conseiller et d’accompagner les résidents dans la réalisation de leur projets de vie.
Ce reportage nous invite à pénétrer dans l’intimité de 6 de ses résidents : Muriel, Ounissa, Sylvie, Alain, Dominique et Claude.
-Muriel-
Je suis la plus ancienne résidente et je partirais pas d’ici, je suis trop bien ici.
Pour moi c’est une seconde famille. On fait de la couture, du chant, de la peinture.
-Ounissa-
« Je m’appelle Ounissa. Moi il m’a fallu du temps pour démarrer ici.
Autant, il y en a qui arrivent ici en disant « Je suis heureux ! » mais ça n’a pas été mon cas. Avec réflexion je me suis adaptée et j’ai pris en main ce lieu.
Si on veut bien prendre au sérieux ce qu’on nous demande ça nous aide à faire un bond. On découvre des activités, on en parle entre nous.
Je reprends peu à peu mon rythme de vie.
Maintenant c’est une autre étape. »
-Sylvie-
« Je m’appelle Sylvie, je suis arrivée à la Maison Relais il y a 4 ans.
J’ai beaucoup évolué ici. Pourtant je pensais connaitre pas mal de choses.
J’ai travaillé comme infirmière en psychiatrie, j’ai pas mal voyagé.
Quand je suis arrivée là, j’avais beaucoup de problèmes, j’avais eu un grave accident de voiture, tout s’était accumulé et embrouillé dans ma tête.
J’avais envie de rien, je sortais pas du studio, je restai enfermée, allongée pendant de longs moments.
Le plus ça a été de connaitre Alain. Je pensais pas rencontrer quelqu’un à presque 60 ans et ça m’a beaucoup aidé. Je me rend compte maintenant avec le recul que j’ai été bien soutenue ici. »
-Alain-
« Je m’appelle Alain, ça fait 4 ans que suis à la Maison Relais.
Avant j’avais pas d’appartement, j’avais rien. J’étais vraiment une loque.
Jouer à la pétanque je savais plus ce que c’était, aller à la pèche non plus.
J’étais plus souvent avec ma bouteille de Villageoise qu’autre chose.
Maintenant je suis heureux. J’ai trouvé une compagne: Sylvie.
Et puis d’avoir été grand père deux fois dans la même année ça m’a remis la tête sur les épaules.
Faut avoir du caractère, faut pas baisser les bras.
Même si y’a des moments où c’est dur faut relever la tête, faut être un homme. »
-Dominique-
« Mon nom c’est Dominique et ça doit faire à peu près 6 ans que je suis ici.
Je suis le doyen de la Maison Relais.
Mes passions c’est la musique, la lecture et le dessin.
Un jour ou l’autre je vais récupérer un petit peu d’argent qui me permettra de m’installer à l’extérieur. Je pense que c’est bien que de nous-mêmes on aille voir ailleurs parce que c’est pas une fin en soi la Maison Relais. Mais ici on est en sécurité parce que dehors t’es pas toujours en sécurité. »
-Claude-
« Je m’appelle Claude, j’ai 46 ans et je suis ici depuis 2 ans.
Avant j’ai eu des problèmes personnels, entre mon divorce et le licenciement je me suis retrouvé au fond du trou.
Mes meilleurs souvenirs ici c’est lorsqu’on a fait des séjour sur la Côte d’Azur, à Toulon et à Sigean. Ca permet de ne pas se renfermer sur soi-même.
Dans le futur j’aimerai être de mieux en mieux physiquement et un jour essayer de trouver mon propre appartement autour d’Alès. »
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